Objet du cours : De la Nouvelle vague, avec le film de Truffaut « Les quatre cents coups« , à la psychothérapie institutionnelle avec l’exemple de La Borde : montrer comment, dans la France d’après-guerre, un certain nombre d’intellectuels ont commencé à réfléchir à de nouvelles manières de considérer l’enfance et d’accueillir « les enfants inadaptés ».
La psychothérapie institutionnelle :
psychiatrie
hôpital psychiatrique
nouvelles approches = nouvelles méthodes
> nouveau paysage qui se dessine en France après la Seconde Guerre mondiale, notamment en psychiatrie et en psychanalyse.
Jean Oury : fondateur de La Borde, lieu de vie exemplaire du mouvement de la psychothérapie institutionnelle. Proche de Jacques Lacan, qui était son analyste (= le psychanalyste avec lequel il faisait une analyse)
clinique : endroit où sont accueillis et soignés les « malades » (mais on ne parle pas de « malades » dans ce mouvement)
Quels étaient les préceptes de la psychothérapie institutionnelle ? (préceptes = principes, fondements)
- Un rapport différent à l’institution/ à la norme (= au pluriel, « normes » a le sens de valeurs ; au singulier : rapport à l’organisation de la société). « L’institution » au singulier = l’ensemble des institutions /l’organisation par la société de ces institutions mais aussi l’ensemble des attentes (comportements, attitudes) que la société a à l’égard des individus
- Liberté des patients : contre l’enfermement des patients dans les institutions classiques, la psychothérapie promeut une grande liberté de circulation
- La clinique est conçue non comme un hôpital mais comme un lieu de vie, où naissent des enfants et se forment des familles. cf témoignage d’Emmanuelle Guattari dans son livre La Petite Borde
- Le modèle de la relation n’est plus celui du médecin/ malade mais du « soignant/soigné »
- Principe de l’expérimentation permanente
Une communauté
Un phalanstère : communauté formé à partir d’idéaux et de principes de vie
Une secte : un gourou (=chef)/ des adeptes. Communauté soudée par des croyances (éventuellement religieuses), qui peuvent avoir des effets néfastes pour les individus, en créant un phénomène d’adhésion et de fanatisme abusif.
Sur le sujet, voir le roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie
- Expérience de « La Grande Cordée » : lieu d’accueil fondé par Fernand Deligny, qui a lui-même séjourné à la Borde, dans les Cévennes. C’est un pédagogue qui a travaillé dans les hôpitaux psychiatriques avant de se tourner vers la psychothérapie institutionnelle. Il a par ailleurs collaboré avec François Truffaut aux scénarios des films « Les quatre cents coups » et « L’enfant sauvage ». Il est crédité dans le générique de ces films (crédits = mention des noms des collaborateurs du film).
Film « Ce gamin là » réalisé par Fernand Deligny et Renaud Victor (1975) :
Vocabulaire :
« Immuable » : ce qui ne bouge, ne change pas (contraire de « mouvant ») : vocabulaire du mouvement/ de la mobilité. Sens encore plus fort qu' »immobile » : ce qui ne bouge, ne change jamais
« Réitéré » : principe de la répétition permanente. Ce que Deligny appelle « le toujours pareil »
Pour Deligny, les hôpitaux psychiatriques sont des endroits « où les fenêtres ne s’ouvrent pas » et où « on apprend comment invivre »
Le mal dont souffre les enfants autistes est, dit la psychiatrie, « incurable » (= impossible à guérir) et l’institution ne peut rien pour eux. Ce que dit Deligny, c’est qu’il faut reconnaître que quelque chose leur appartient : le temps et « le temps, ça ne se voit pas ».
Image de « Jeanmari », enfant autiste de 12 ans qui joue avec une boule d’argile (= terre glaise) accrochée aux arbres.
expression « le tour est joué » : employée quand quelque chose est achevé, terminé
Pour Deligny, ce que nous apprennent les enfants dits « inadaptés », c’est que, peut-être, la terre ne tourne pas dans le sens que l’on croit.