Premier terme : Enfance

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Document : incipit (= début du texte) de Monique Wittig, L’Opoponax.

Qu’est-ce qu’un opoponax ? On dirait un néologisme (= mot inventé) ou une onomatopée (= mot qui imite des sons). Ou évoque quelque chose de monstrueux, une bête, un animal.

En réalité, l’opoponax est une plante à fleurs jaunes, très utilisée dans la composition des parfums.

Premières pages du roman, à lire ici : l-opoponax_extrait

Qu’est-ce qu’évoque cet extrait ? Quelle vision de l’enfance s’en dégage ?

Pour certains  : le corps, l’absence de pudeur de l’enfant, la naïveté, le jeu et sa violence (on pense à La Guerre des boutons)

Il y a aussi, dans le jeu, les histoires que se racontent les enfants : ils inventent, manipulent la réalité, se font croire des choses dont ils ne sont pourtant pas dupes (= auxquelles ils ne croient pas vraiment).

On peut aussi voir la liberté qui se dégage de ces scènes : les enfants font ce qu’ils veulent, ils désobéissent. Par ailleurs, ils ont l’air d’avoir confiance dans les figures des adultes (voir les gestes).

Simplicité et dynamisme des gestes dans ces scènes. L’enfance, c’est la capacité d’adaptation à l’infini ; c’est un perpétuel dépaysement où on se retrouve toujours chez soi.

A travers le rapport au jeu, à la famille et à l’école, on peut au contraire voir tout ce qui est de l’ordre de la transgression (= le fait de ne pas vouloir obéir ou de vouloir défier certaines règles). Les enfants sont enfermés dans la cour de récréation qui est encerclée par du grillage : c’est un monde d’obligations édictées (= définies) par les adultes.

Face à ce monde des obligations, la liberté de l’enfant est de pouvoir y répondre par : le jeu, l’imagination, le rire.

Film d’Helen Levitt In the Street (1942) :

Film formellement très proche de la prise de vue photographique, mais qui construit avec l’enchaînement des images en mouvement un fil narratif autour de l’expérience du temps qui passe (fin du film : plan sur les deux vieilles dames de dos). Comme une traversée de l’enfance, dans les rues de New York.

L’expression de cette ambivalence est également très forte dans les photographies d’Helen Levitt. Présentation de l’artiste et de son travail : proche de l’auteur James Agee et du photographe Walker Evans, elle a contribué à dresser un portrait sensible de New York et de ses quartiers les plus pauvres dès les années 30-40, avec un focus sur l’enfance et ses jeux. Elle dessine une vision extrêmement libre de cette enfance qui occupe littéralement l’espace urbain avec ses jeux, ses activités. Là encore, il y a à la fois beaucoup d’humour et en même temps, quelque chose de plus sombre et de plus violent (la pauvreté, la solitude, la marginalité = le fait d’être à côté ou en dehors de la société).

Enfants qui se déguisent avec des objets du quotidien qui sont détournés de leur usage : principe du détournement (= fait de faire changer d’orientation à quelque chose ou à quelqu’un, pour lui en donner une nouvelle), cher aux Surréalistes.

Pour reprendre un terme cher à Baudelaire ou Walter Benjamin mais en le féminisant, Levitt est une figure de flâneuse (=personne qui déambule dans la ville sans but précis).

Film formellement très proche de la prise de vue photographique, mais qui construit avec l’enchaînement des images en mouvement un fil narratif autour de l’expérience du temps qui passe (fin du film : plan sur les deux vieilles dames de dos). Comme une traversée de l’enfance, dans les rues de New York.

Consigne pour l’atelier d’écriture : rédiger un court texte à partir d’une image, d’un moment ou d’un thème (ou de plusieurs) présent(s) dans le film.

 

 

 

La définition commune

 

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