« Survivre », la série documentaire qui s’intéresse aux Français se préparant à
l’apocalypse

Bunker, autonomie alimentaire totale grâce à l’aquaponie, si demain le monde tel qu’on le
connaît venait à s’écrouler, les survivalistes seront prêts. Par Marine Le Breton

 

SURVIVALISME – Si la fin du monde est demain, ils seront prêts. Guerre, catastrophe
naturelle, crise économique, effondrement généralisé de la société: les survivalistes sont prêts
à tout. C’est à eux que s’intéresse la série documentaire “Survivre”, lancée dimanche 5 mai
sur France TV Slash.
Réalisé par Alexandre Pierrin, ce documentaire s’intéresse à ce mouvement qu’on situe surtout
aux États-Unis. Les survivalistes existent aussi en France. Leur question principale -“Et si notre
société s’effondrait?”- les entraîne à se préparer au pire.
Confection d’un bunker, préparation d’un sac de survie ou encore fonctionnement en autonomie
totale grâce à l’aquaponie, les Français rencontrés par Alexandre Pierrin sont prêts à tout.
Autonomie alimentaire
Alexandre Pierrin explique comment il s’est retrouvé à enquêter sur les survivalistes français.
Parti d’un article sur les survivalistes de la Silicon Valley qui créaient un bunker, le réalisateur
a commencé à faire des recherches. Il découvre qu’ils sont des centaines à partager leurs
conseils sur différentes chaînes et groupes Facebook.Les Français sont moins extrêmes que les
Américains qui utilisent les armes.
Ce qui l’a le plus marqué chez ces survivalistes, c’est “l’aspect autonomie alimentaire”.
Certains sont devenus tellement auto-suffisants qu’en cas de crise, ils pourraient vivre plusieurs
mois sans sortir. “Mais attention, il ne faut pas les confondre avec les décroissants, qui
cherchent à adopter un autre mode de vie dans le monde tel qu’il est”. Les survivalistes, eux,
sont prêts pour le nouveau monde s’il doit changer.
Peur d’être pillés le jour de la catastrophe
Trouver ces témoignages n’a pas été facile pour le réalisateur. Après avoir posté des messages
et contacté les administrateurs de différents groupes Facebook, Alexandre Pierrin a reçu
beaucoup d’insultes et de menaces. “Certains réactions étaient délirantes voire paranoïaques”,
se souvient-il. Au-delà de ces réactions défensives, certains avaient peur de passer devant la
caméra. D’une part peur d’être reconnus. D’autre part, peur d’être pillés par des “zombies” le
jour de la catastrophe. Les zombies, ce sont vous et moi. Tous ceux qui ne sont pas prêts. “Tous
m’ont imposé des conditions. Je n’ai par exemple pas pu filmer de façades ni de fenêtres
donnant sur l’extérieur”, explique-t-il.
Certains ont annulé leur participation au projet à la dernière minute. En tout, le réalisateur a
passé environ un an rien que sur cette phase d’enquête.
Combien sont-ils? Difficile de le savoir. Le nombre de 100.000 à 150.000 est souvent évoqué.
Alexandre Pierrin ne saurait pas dire si c’est exact. Lui se réfère à la fréquentation du salon du
survivalisme: en 2018 ils étaient 15.000 à s’y rendre.

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