La France vue d’ailleurs 26 septembre 2023

 

Puisqu’on m’a demandé de faire un discours, je vous signale tout de suite, Mesdames et Messieurs, que je vais parler pour ne rien dire.
Je sais ! Vous pensez : “S’il n’a rien à dire … il ferait mieux de se taire !”
Mais c’est trop facile ! … c’est trop facile !
Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le gardent pour eux ?
Eh bien non ! Mesdames et messieurs, moi, quand je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache !
Je veux en faire profiter les autres ! Et si, vous-mêmes, mesdames et messieurs, vous n’avez à rien dire, eh bien, on en parle, on en discute ! Je ne suis pas ennemi du colloque.
Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler ?
Eh bien, de rien ! De rien !
Car rien … c’est pas rien. La preuve c’est qu’on peut le soustraire.
Exemple : Rien moins rien = moins que rien !
Alors, si l’on peut trouver moins que rien c’est que rien vaut déjà quelque chose !
On peut acheter quelque chose avec rien !
En le multipliant Une fois rien … c’est rien
Deux fois rien … c’est pas beaucoup !
Mais trois fois rien ! … Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque chose ! … Et pour pas cher !
Maintenant si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien :
Rien multiplié par rien = rien.
Trois multiplié par trois = neuf.
Cela fait rien de neuf !
Bon ! Parlons d’autres choses ! Parlons de la situation, tenez !
parlons de la situation ! Sans préciser laquelle !
Si vous le permettez, je vais faire brièvement l’historique de la situation, quelle qu’elle soit !
Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui n’en n’était pas meilleure non plus !
Déjà nous allions vers la catastrophe nous le savions …
Nous en étions conscients ! Car il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui ! D’ailleurs ce sont les mêmes
Oui la catastrophe, nous le pensions, était pour demain !
C’est-à-dire qu’en fait elle devait être pour aujourd’hui ! Si mes calculs sont justes !
Or, que voyons-nous aujourd’hui ? Qu’elle est toujours pour demain !
Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs :
Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nos l’éviterons ?
D’ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n’est pas capable d’assumer la catastrophe, il est possible que l’opposition s’en empare !

Expressions utilisées dans la vidéo

parler pour ne rien dire : dire des choses insignifiantes, parler à tort et à travers
ce n’est pas rien : C’est très significatif, très important.
trois fois rien : Peu de chose, rien, quelque chose de négligeable, de sans importance; peu cher, bon marché
rien de neuf : rien de nouveau

 

Montesquieu:

Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu est né en 1689 d’une famille de magistrats de bonne noblesse au château de la Brède près de Bordeaux, dont il porte d’abord le nom et auquel il sera toujours très attaché. Ses parents ont choisi un mendiant pour être son parrain pour que toute sa vie il se souvienne que les pauvres sont ses frères.
Après ses études de droit, il devient conseiller auprès du parlement de Bordeaux en 1714. En 1716, il hérite de la fortune de son oncle, de la charge du président à mortier (bonnet de velours) du parlement et du nom de Montesquieu.Délaissant sa charge dès qu’il le peut, Montesquieu s’intéresse au monde et aux plaisirs. Il se passionne pour les sciences et mène des expériences (anatomie, botanique, physique…) puis oriente sa curiosité vers les hommes et l’humanité à travers la littérature et la philosophie. Dans les « Lettres persanes », qu’il publie anonymement en 1721 en Hollande, il dépeint admirablement, sur un ton humoristique et satirique, la société française à travers le regard de visiteurs perses.

Après son élection à l’Académie française (1727), Montesquieu réalise un long voyage à travers l’Europe (Hongrie, Italie, Hollande, Angleterre), de 1728 à 1731, où il observe attentivement la géographie, l’économie, la politique, les moeurs des pays qu’il visite. De retour au château de la Brède, il accumule de nombreux documents et témoignages pour préparer l’oeuvre de sa vie, « l’Esprit des lois » (1748) qui rencontre un énorme succès. Etablissant les principes fondamentaux des sciences économiques et sociales, Montesquieu tente de dégager la logique des différentes institutions politiques par l’étude des lois considérées comme simples rapports entre les réalités sociales. Il envisage trois types de gouvernement : la république, la monarchie et le despotisme. Il y défend le principe de séparation des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. « L’Esprit des lois » inspirera les auteurs de la Constitution des Etats-Unis de 1787 et ceux de la Constitution française de 1791.

Très critique envers l’absolutisme et ses travers sociaux, Montesquieu qui croit à la nécessité des réformes souhaite pour la France une monarchie constitutionnelle à l’anglaise.

Principales oeuvres :

  • Dissertation sur la politique des Romains (1716)
  • Système des Idées (1716)
  • Les lettres persanes (1721)
  • Le temple de Gnide (roman, 1725)
  • Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)
  • L’Esprit des lois (1748)
  • La défense de « L’Esprit des lois » (1750)

Les cafés

Au XVIIIe siècle, la vogue des cafés se répand à Paris. Ce sont des lieux de réunion où s’échangent des idées audacieuses, critiques et réformatrices. L’actualité philosophique et littéraire y est vivement discutée. Les cafés les plus connus sont le Procope, le Gradot, le Laurent ou la Régence. C’est au café de la Régence, au Palais-Royal, que Diderot fait se rencontrer les deux personnages du Neveu de Rameau.

S’y trouvent aussi des « mouches », c’est-à-dire des espions de la police, qui surveillent les débats. Mais leur présence n’entrave guère la conversation : quelques précautions verbales suffisent à couvrir les idées dangereuses.

Vers 1725, il y a près de 400 cafés à Paris, et cinq fois plus à la veille de la Révolution.

 

 

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