« L’objet-miroir »
Collection Pinault
Presque tous les collectifs humains ont développé des symboliques autour du miroir, mais c’est en Europe seulement qu’il a joué un rôle central dans la théorie et dans la production des images. Objet banal et usuel issu du quotidien, le miroir se compose, par définition, d’une surface réfléchissante (autrefois en métal, aujourd’hui en verre étamé) qui absorbe et réfléchit la lumière en produisant un reflet inversé du monde environnant.
Lieu de formation par excellence de l’image naturelle et de la reconnaissance de soi, le miroir prolonge l’exercice de l’œil, en montrant le sujet là où il n’est pas, et se situe au fondement, depuis la Renaissance, de la dimension réflexive de l’art européen, centrée sur la reproduction fidèle des corps et des apparences.
Les artistes exposés à la Bourse de Commerce réinvestissent l’objet-miroir en produisant de nouvelles surfaces miroitantes qui viennent rompre avec l’unité focale du faisceau lumineux des miroirs traditionnels pour créer des reflets flous, mats ou brillants, supposant un déconditionnement de la vision.
Au 2e étage, l’installation mi-solide, mi-liquide de Nina Canell (Days of Inertia, 2017) reprend la sculpture au ras du sol, chère aux minimalistes américains, pour proposer une vision de l’eau comme miroir, grâce à l’exploration des effets plastiques de l’énergie thermique.
En Galerie 7, Standing Walls II de Larry Bell (1968-2016) présente le miroir directement comme matériau (médium) et non plus comme objet de représentation : le mur, composé de panneaux de verre amovibles, est agencé de façon géométrique.
La réflexion sur l’objet-miroir se poursuit en Galerie 6 avec les photogrammes de Liz Deschenes, dans lesquels l’artiste renoue avec les principes de base de la photographie : papier, chimie, matériaux. En travaillant sur la gélatine argentique du papier photosensible, l’artiste nous incite à interroger les cadres mêmes de la vision, en jouant sur des reflets spectraux obtenus par des techniques industrielles et par la chimie des matériaux employés.
- Pourquoi le miroir a joué un rôle central dans la théorie et production des images en Europe ?
Le miroir a joué un rôle central dans la théorie et production des images en Europe parce-qu’il produit un effet inversé du monde environnant, il prolonge l’exercice de l’oeil en montrant le sujet là où il n’est pas. Depuis la Renaissance l’art européen est centré sur la reproduction fidèle des corps et des apparences.
- Comment les artistes exposés à la Bourse de Commerce détournent le miroir traditionnel dans leurs œuvres ?
Les artistes exposés à la Bouse de Commerce détournent le miroir traditionnel en produisant de nouvelles surfaces miroitantes avec des effets flous, mats ou brillants.
- Nina Canell compare le miroir à quoi ? Quelle technique utilise-t-elle ?
Nina Canell compare le miroir à de l’eau. Elle utilise les effets plastiques de l’énergie thermique.
- Larry Bell propose quelle vision du miroir ? Comment ?
Larry Bell présente le miroir comme un médium artisitique en agençant des panneaux de verre amovibles de façon géométrique.
- Quelle technique utilise Liz Deschenes ? Quelle est son intention ?
Liz Deschenes utilise les bases de la photographie : papier, chimie, matériaux, elle travaille sur la gelatine argentique du papier photosensible en jouant sur des reflets spectraux obtenus par des techniques industrielles et par la chimie des matériaux employés pour nous interroger sur les cadres mêmes de la vision.