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Syndrome de Paris, syndrome de Jérusalem… 4 troubles mentaux liés au voyage  

Écrit par Anaïs Chabalier

Publié le 6/02/2020 à 20h03, mis à jour le 6/02/2020 à 20h21

Anxiété, perte de contact avec la réalité, hallucinations… Des manifestations qui peuvent apparaître lors d'un
voyage à l'étranger. On appelle cela le "syndrome du voyageur", et certaines destinations sont plus propices
que d'autres à l'apparition de ces troubles mentaux.
"Choc culturel". Une expression que l’on emploi souvent à tort et à travers lorsque l’on part en  voyage . Mais
chez certains touristes, ces mots prennent tous leur sens : véritablement bouleversés par l’expérience qu’ils
vivent, ils développent des troubles mentaux.  Anxiété , perte de contact avec la réalité, bouffées délirantes,
hallucinations,  dépression … Ces symptômes peuvent alors faire leur apparition.
C’est ce que l’on appelle le "syndrome du voyageur". Ce phénomène peut prendre différentes formes, car
certaines destinations sont plus propices que d’autres à l’apparition de ces troubles mentaux. C’est
notamment le cas de l’Inde, de Paris, de Jérusalem, mais aussi de Florence.
Ces manifestations étranges peuvent toucher des touristes sans antécédents psychiatriques, comme des
voyageurs ayant déjà eu des troubles mentaux. Les symptômes qui y sont associés disparaissent parfois
spontanément lorsque les personnes touchées rentrent chez elles.
Le syndrome de Paris
Le syndrome de Paris est un trouble psychologique qui toucherait principalement les touristes japonais, et
qui peut survenir lors d’un voyage à Paris. Ce syndrome été identifié par le professeur Hiroaki Ota,
psychiatre au centre hospitalier Sainte Anne à Paris, dans les années 80.
Angoisses , agitation, délire de persécution, déambulations… Autant de signes qui peuvent se manifester
dans le cadre du syndrome de Paris. A l’origine de ces comportements ? Le décalage entre l’idée que
certains touristes se font de Paris et la réalité.
Pour certains voyageurs, Paris est le symbole de la culture européenne. Ils sont attirés par son histoire, sa
culture artistique et sa gastronomie. En venant dans la capitale française, ils s’attendent à découvrir
le  Paris  d’antan, représenté par les petites rues charmantes de  Montmartre  ou encore les Parisiennes à la
pointe de la mode.
Confrontés à la barrière de la langue, à certaines  incivilités  ou plus simplement à la réalité de la ville, loin
des clichés d’Amélie Poulain, certains touristes peuvent perdre pied.
Le syndrome de Jérusalem

Identifié dans les années 30 par le psychiatre Heinz Herman, le syndrome de Jérusalem est décrit comme
une réaction face à l’abondance de symboles religieux. Il se manifesterait le plus souvent lors des grandes
fêtes religieuses, et toucherait principalement des touristes de confession juive, et, dans une moindre mesure,
des voyageurs de confession chrétienne.
Ce phénomène se caractérise par un changement de comportement, marqué en premier lieu par
une  nervosité  et une  anxiété . Les personnes touchées par le syndrome de Jérusalem auraient ensuite
tendance à se livrer à des rites de purification, puis à changer de tenue, dans le but de s’identifier à des
personnages religieux.
Le syndrome de Florence
Le syndrome de Florence est causé par une abondance d’œuvres d’art. Il est également appelé syndrome de
Stendhal, car c’est l'écrivain lui-même qui l’a décrit le premier dans ses carnets de voyage, en écrivant ceci :
"J'étais dans une sorte d'extase, par l'idée d'être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je
venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la
touchais pour ainsi dire. J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes
données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de
cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber".
Le syndrome de Florence a véritablement été décrit pour la première fois dans les années 90 par la
psychiatre italienne Graziella Magherini. Elle a recensé une centaine de cas entre 1980 et 1990.
Le syndrome de l’Inde
Le syndrome de l'Inde a été identifié par le  psychiatre  Régis Airault dans les années 80, alors qu’il travaillait
pour le consulat de Bombay. Ce trouble psychologique se manifeste lorsque les touristes occidentaux sont
confrontés à la pauvreté extrême, à de nouveaux codes sociaux, mais aussi à la spiritualité propre à l'Inde.
Des éléments aux antipodes de leur quotidien qui peuvent être à l'origine d'un choc culturel.
Certains voyageurs perdent alors contact avec la réalité, ce qui peut se manifester par une grande  anxiété , ou
encore des bouffées délirantes. Mais généralement, ces symptômes cessent lorsque les touristes rentrent chez
eux.

 

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